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Julien LENOURY, Co-Fondateur, Technical Lead et Lead Designer chez BOOMBROS

Découvrez comment Julien LENOURY, Diplômé CREAPOLE 2009 en Cinéma d’Animation et Jeu Vidéo a créé son agence « BOOMBROS »  pour travailler sur des projets de modélisation, d’animation 3D, de réalité virtuelle ou augmentée pour des marques comme Dior, le Parc Asterix ou encore Salvatore Ferragamo

Bonjour, Julien ! Pouvez-vous commencer par vous présenter ?

Julien : « Bien sûr ! Je suis co-fondateur, Technical Lead et Lead Designer chez Boombros, un studio de création parisien que j’ai fondé avec deux autres Creapoliens. Nos activités sont le concept design, la production 3D, le motion design et l’animation. Nous sommes tous les trois diplômés CREAPOLE 2009 en Cinéma d’Animation et Jeu Vidéo et je suis également enseignant, à CREAPOLE. »

Pouvez-vous m’en dire plus sur les projets de Boombros ? Avec quelles entreprises travaillez-vous ?

Julien : « Nous avons travaillé pour des clients de différentes tailles et sur différents types de projets. Pour vous donner quelques exemples, nous avons fait des expériences interactives pour Paris Aéroport, travaillé sur des réalités augmentées pour Nissan et le Parc Astérix, effectué toute la refonte graphique de Futuroscope avec une appli mobile GPS et de la réalité augmentée. Nous avons aussi eu le plaisir de mettre au point des films d’animation pour la marque Salvatore Ferragamo et un film de réalité augmentée pour Dior, l’année dernière. »

Comment a donc commencé votre aventure dans la création ?

Julien : « Tout a commencé par mon entrée dans le design avec mon admission à CREAPOLE. Directement après avoir eu mon bac scientifique, j’ai voulu intégrer CREAPOLE, sur les recommandations du grand frère d’un ami.  Il m’a dit que j’allais bien m’y sentir, ce qui fut d’ailleurs le cas !

J’ai donc passé les tests d’admission et, après avoir reçu une réponse favorable, j’ai commencé la prépa générale. J’ai eu le plaisir de toucher un petit peu à tout la première année, ce qui n’était pas plus mal car cela m’a permis de me rendre compte de ce que j’aimais ou pas. Je me suis ensuite spécialisé en Cinéma d’Animation et Jeu Vidéo, dès la deuxième année. »

Saviez-vous déjà que vous alliez créer Boombros quand vous êtes entré à CREAPOLE ?

Julien : « Je savais déjà que je voulais travailler dans ce domaine, mais pas forcément créer une agence. »

Des professeurs brillants et des stages formateurs aussi !

Julien : »Oui, il y a trois stages à effectuer dans le cursus en cinq ans. J’ai effectué mon premier stage chez Paris TV Production, spécialisée dans les médecines du monde. J’étais ravi car je pouvais toucher un peu à tout : montage, animation de logo etc. J’ai aussi eu la chance d’être en stage avec l’un de mes futurs collaborateurs, Yoann DURAND, qui était dans la même classe que moi à l’époque.

Mon stage de quatrième année s’est déroulé chez Game Consulting, une boîte consultante pour Ubisoft. Là, je travaillais sur de l’asset modeling pour le jeu vidéo Prince of Persia, c’est-à-dire que je modélisais des petits objets (tonneaux, jarres…) destinés à être dans le jeu plus tard. J’ai aussi travaillé sur différents jeux sur lesquels travaillait cette boîte comme Unreal Tournament 3, Mozart (jeu d’aventure) etc. Au départ, je ne devais faire que de l’asset modeling et finalement on m’a confié plusieurs tâches comme des rendus 3D, personnages, animations… J’ai eu la chance de toucher à plein de choses pour des gros projets. C’était un très beau stage.

D’ailleurs, j’ai tellement adoré que j’ai fait mon stage de cinquième année au même endroit !

Ces stages étaient très exigeants techniquement. Ils m’ont appris la rigueur, les contraintes techniques, le travail en équipe d’une centaine de personnes. Il faut donc être solide, en termes d’organisation et de technique. »

Une centaine de personnes sur un même jeu ?

Julien : « Et encore, c’était à l’époque ! Aujourd’hui, la production culturelle la plus chère de l’histoire est Red Dead Redemption 2, un jeu vidéo sorti en 2018. C’est un budget de 800 millions de dollars, huit ans de développement entre 2010 et 2018, 3000 personnes, 2200 jours de tournages, 200 acteurs, 700 doubleurs, 2000 pages de scénario et 300 000 animations, seulement pour la production.

Par contre, bien sûr, il a aussi rapporté 725 millions de dollars, en seulement 2 jours. »

Ce qui est beaucoup plus que les films à gros budget ?

Julien : « Effectivement, Avengers, par exemple, n’a coûté que 356 millions de dollars. Un jeu vidéo, c’est énorme ! Il faut faire un monde gigantesque, des milliers de modélisations, tout cela coûte très cher. C’est exponentiel : plus les capacités machines sont grandes, plus elles permettent de finesse et de détails, plus il faut produire de contenu, plus il faut de gens pour faire les modélisations, etc. »

Il y avait donc du travail chez Game Consulting après votre diplôme ?

Julien : « Oui, j’ai été diplômé CREAPOLE 2009 en Cinéma d’Animation  et Jeu Vidéo avec les félicitations du jury et j’ai continué à travailler pour Game Consulting pendant quelques mois, en freelance. »

Quelques mois ? Vous aviez d’autres projets ?

Julien : « Oui, j’ai voulu faire de nouveau un film. J’ai donc proposé à mes deux camarades favoris de CREAPOLE, Yoann DURAND et Yannick SROUSSI, de travailler sur un nouveau court-métrage. À la base, c’était pour le plaisir, mais on a fini par se prendre au jeu. On était de plus en plus ambitieux et le film est devenu de plus en plus long.

Ce projet a tout d’abord commencé par une envie qui est devenue une thématique scénaristique, puis une histoire, un univers et enfin le concept : les personnages, le story-board et l’animatique. Une fois que l’animatique est bien en place, on va commencer à modéliser les personnages, les décors, et puis cela va prendre forme petit à petit jusqu’à arriver au film final.

Ici, c’est un processus créatif par passion et le processus client est bien entendu différent car les contraintes ne sont pas les mêmes.

Après 8 mois de travail, le film était finalisé. Nous l’avons diffusé sur le net et ce fut un succès ! Ce film nous a permis de décrocher un premier travail pour Fanta : créer King of the Parc, un jeu social Fanta sur Facebook.

C’était notre premier gros contrat, on était heureux comme tout ! »

C’est à ce moment-là que vous décidez de créer votre agence Boombros ?

Julien : « Effectivement. Nous décrochons d’autres contrats et décidons de monter une agence de création de films d’animation en 3D. On met tout cela en place et on enchaîne les contrats.

En parallèle, nous développons une activité de conseil. En tendance mode au début, une activité qui m’a toujours intéressé et en 2013-2014, je commence également à travailler de mon côté en tant que consultant pour des entreprises comme Publicis et Havas, pour donner des conseils en digital, tendances et en direction technique en réalité virtuelle, réalité augmentée etc. Avec notre expertise 3D temps réel en jeu vidéo, beaucoup de personnes dans la communication venaient nous chercher ! »

En quoi consiste le travail d’un Technical Lead et Lead Designer chez Boombros ?

Julien : « Mon activité principale reste le conseil et la conception digitale, surtout en 3D, réalités augmentée et virtuelle, pour des entreprises comme Havas, Publicis, Extreme, Grey, etc. Mes interlocuteurs au sein de ces agences sont des Directeurs Artistiques et des Directeurs de Création. Ils vont me soumettre leurs idées pour que j’étudie le côté « faisabilité ». On va ensuite retravailler l’idée en fonction de la technique et du budget pour trouver un compromis entre faisabilité et idée de départ. Il n’y a pas deux projets identiques, c’est très varié.

En plus de la phase d’étude, nous prenons régulièrement en charge la fabrication et ce sera donc à nous de constituer une équipe et faire en sorte que tout entre dans les clous de la deadline et du budget. »

Quels sont les challenges que vous rencontrez dans votre métier ?

Julien : « Nous formons le pont entre la réalité de la production et le pur concept.

Estimer les coûts nécessaires à la production d’images virtuelles peut être compliqué. Comprendre le client, son idée, ses objectifs et attentes et faire entrer un maximum de tout cela dans un budget, pour ensuite lui expliquer et faire accepter cette réalité est le plus gros challenge que je rencontre.

Il arrive parfois que les clients changent d’avis en cours de production. On doit alors tout repenser, en prenant en compte les changements demandés. »

Vous êtes également intervenant à CREAPOLE.

Julien : « Tout à fait. En 2012-2013, j’ai commencé à donner mes premiers cours, parallèlement à mon activité. C’est Sylvie Robert, la responsable de la spécialisation Cinéma d’Animation et Jeu Vidéo, qui me l’a proposé et j’ai accepté.

Cela fait donc maintenant huit ans que je suis intervenant à CREAPOLE. Je donne des cours très techniques pour la spécialisation Cinéma d’Animation et Jeu Vidéo où je leur apprends la 3D et la post-production, pour l’animation en général et la 3D en jeu vidéo. Je m’occupe aussi des suivis de diplômes des cinquièmes années.

Je donne également des cours de tendances pour les deuxièmes et troisièmes années, où je vais parler des mutations culturelles et technologiques, économiques et de tout ce que cela peut engager sur le terrain du créatif, comment cela peut à la fois stimuler, créer et générer des risques à éviter. »

Et j’imagine que, pour vous aussi, enseigner doit être enrichissant ?

Julien : »Déjà, il y a un côté frais dans la façon de faire des étudiants, c’est très intéressant. De plus, transmettre demande de structurer sa méthode, d’y réfléchir et de compléter les zones floues. L’apprentissage se fait dans les deux sens. On apprend beaucoup des étudiants ! »

Et vous essayez de leur enseigner cette approche globale et transversale de la gestion de projet que vous appliquez avec succès à Boombros ?

Julien : « Tout à fait ! L’enseignement en Cinéma d’Animation et Jeu Vidéo à CREAPOLE donne une vision globale : en tant qu’intervenant et professionnel du métier, je leur dis de toucher à tout. Avoir une approche globale et gérer un projet demande d’avoir une bonne compréhension de chaque élément de la problématique et de la réponse que vous proposez. Sans avoir besoin d’être le meilleur partout non plus !

Par ailleurs, je ne connais aucune personne qui travaille seule en animation. C’est pour cela que le savoir-être peut être aussi important que le savoir-faire. Je dis souvent aux étudiants que la fiabilité compte plus que la compétence pure. Je préfère de loin une personne moins expérimentée mais qui est fiable et solide qu’une personne très talentueuse qui n’en fait qu’à sa tête. »

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