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Stéphane BARRET, Sculpteur au musée Grévin et diplômé CREAPOLE 1995 en Design Produit et Innovation 

Stéphane BARRET nous raconte comment il est devenu créateur d’imaginaire et sculpteur des stars après CREAPOLE – ESDI ! 

Quand avez-vous su que vous vouliez être Sculpteur Plasticien ? 

Stéphane : J’ai toujours été intéressé par l’art, la création et le modelage ! Tout jeune déjà je peignais, bricolais, travaillais la matière, sculptais… Ma mère était peintre amateur et mon père professeur de modelage sur bois, ils m’ont donné la fibre. Grâce au travail de mon père, nous avions beaucoup de machines à la maison et je pouvais expérimenter à loisir.

Au début, je n’ai pas poursuivi cette carrière, je me suis lancé dans un BTS de fabrication mécanique, qui serait aujourd’hui, l’équivalent contemporain d’un BTS STI2D.

Vous n’avez donc pas commencé par une formation en Art ?

Stéphane : Non pas du tout. D’autant que j’ai commencé à travailler directement après mon BTS, donc dans l’industrie. Il n’y avait pas vraiment d’aspect créatif ou artistique dans mon travail.

Ce que je ne faisais pas professionnellement, je le faisais personnellement. J’ai continué à créer chez moi le soir. Durant cette période, mes créations furent exposées dans de nombreux salons de la région Centre et, en 1993, au Salon des artistes français, au Grand Palais, à Paris.

Suite à ces succès, je me suis dit qu’il y avait quelque chose et que je pourrais, peut-être, vivre de ma passion. J’ai alors décidé de reprendre mes études en design.

C’est à ce moment que vous avez commencé à rechercher une école de design ?

Stéphane : Oui, tout à fait, pour une année seulement. Cette année était financée par mon entreprise. C’est à ce moment j’intègre CREAPOLE-ESDI après avoir réussis les tests d’entrée. Cette année était géniale ! Je pouvais enfin me lancer corps et âme dans ma passion. Que ce soit les cours techniques, artistiques ou pratiques, j’ai tout dévoré. Mais très vite cette année a touché à sa fin et je suis retourné travailler à l’usine responsable d’une équipe de production.

Le retour était brutal et je commençais à me dire que je pourrais finir mes études à CREAPOLE-ESDI pour obtenir mon diplôme.

Le problème était que je n’avais pas de ressources pour payer les frais de scolarité.

Avez-vous décidez de contracter un prêt étudiant ?

Stéphane : Non, mieux ! J’ai passé un marché avec l’école. Avec ma formation et mon expérience professionnelle j’étais qualifié pour enseigner la représentation de l’objet en plan et ils recherchaient justement un professeur. Le marché était que j’enseignerais en échange de la scolarité.

C’est ainsi que j’ai pu reprendre et finir ma scolarité pour obtenir le diplôme CREAPOLE – ESDI en 1995.

 

Une fois diplômé de CREAPOLE-ESDI, par quoi débutez-vous ?

Stéphane : Je commence par travailler dans plusieurs sociétés ou agences comme Designer Produit. Une première agence de création et de design produit, puis rapidement, par ma passion de la sculpture, un atelier de décors aillant pour principal client le parc Disneyland Paris.

Projet après projet, je finis par me décider à me spécialiser en sculpture/modelage et, en 1997, je m’inscris comme sculpteur indépendant à la Maison des Artistes.

Comment s’est déroulée votre rencontre avec le Musée Grévin ?

Stéphane : À l’époque, je travaillais beaucoup pour la publicité. Je faisais des objets tels que des faux gâteaux, faux chocolats, etc. Cela payait extrêmement bien, mais c’était aussi très dur. C’était souvent des délais très courts… On recevait un appel un soir : « Nous avons absolument besoin de tel ou tel objet pour demain ou après-demain ».

En 2000, un ami m’a parlé d’un test qu’il allait faire au Musée Grévin. Ils étaient en train de refaire le musée et donc de créer un grand nombre de nouveaux personnages. Ils recrutaient des sculpteurs supplémentaires pour les aider. J’ai donc également postulé pour ce test.

 

Mais vous ne pensiez pas, à ce moment-là, que vous seriez encore aujourd’hui un de leurs sculpteurs ?

Stéphane : Non, pas du tout. On m’a proposé de faire un test sur la création d’un de leurs personnages. Un vrai challenge, car je n’avais jamais fait d’hyperréalisme, mais je ne leur avais pas dit…

J’ai donc choisi Bruce Willis ! J’ai mis six mois à faire sa tête, cela fut très compliqué. Je n’avais pas les proportions exactes, j’ai dû me baser sur ses films, sur des photos de magazine etc. Et laissez-moi vous dire, essayer de sculpter Bruce Willis en se référant à Die Hard avec une vieille cassette VHS qu’on doit rembobiner, ce n’était pas de la tarte !

Le pire est arrivé lorsque je leur ai montré mon travail : les proportions étaient bonnes, mais pas dans la bonne pose et difficilement adaptable sur le corps. Je me suis dit : « six mois pour rien ».  Mais j’étais motivé et je leur ai dit que j’allais leur refaire gratuitement avec une vraie cohérence de taille et de pose. Et cette fois, c’était la bonne !

J’ai fait un personnage, un 2e, 3e… et après, j’ai pu intégrer les équipes des ateliers en temps que sculpteur permanent.

Comme quoi il faut persévérer ! À ce moment-là, travailler pour Grévin était vraiment devenu un objectif important pour vous ?

Stéphane : Ce n’était pas un objectif au début… Mais une fois que j’ai eu l’opportunité j’ai tout donné. Le Musée Grévin était, à mes yeux, une institution sérieuse et prestigieuse. Je pouvais difficilement faire mieux !

 

Et depuis vous travaillez pour eux ?

Stéphane : Oui, c’est aujourd’hui mon principal client tout en continuant mes projets personnels comme l’exposition « Territoire Sud » que j’ai récemment faite ou d’autres projets pour différentes structures telles que le Musée de l’Homme, la Cité des Sciences ou encore le Musée National d’Histoire Naturelle.

 

Sur quels personnalités/personnages avez-vous travaillé au Musée Grévin ?

Stéphane : J’ai travaillé sur Soprano, Brad Pitt Jeff Panacloc, les Lapins Crétins, Angela Lindvall, Gary Carter, Kendji Girac, Kev Adams, Charlie Chaplin et plus de cinquante personnages aujourd’hui…

Avez-vous fait tous ces projets seul ?

Stéphane Le modelage oui, mais pour arriver au produit final, non. Dans une sculpture du Musée Grévin, de nombreux métiers sont présents tels que des mouleurs, implanteuses (de cheveux et poils), des maquilleurs, des costumières…

 

Comment se déroule la création d’une sculpture ?

Stéphane : La première étape est le choix de la personne que nous allons sculpter. Ce choix est réalisé par le comité Grévin, présidé par Stéphane BERN, et dans laquelle nous retrouvons d’autres personnalités telles que Nikos ALIAGAS.

La personne sera ensuite contactée et le Musée Grévin lui proposera de réaliser sa sculpture. Si la personne accepte, un sculpteur sera sélectionné en fonction des affinités et des disponibilités.

Si la personne accepte, un premier rendez-vous est planifié. Ce premier rendez-vous pose les fondations de tout le reste. On discute ensemble de la pose qui sera la plus représentative, l’expression faciale, les vêtements utilisés etc.

Durant cette première rencontre, nous prenons un maximum d’informations avec une séance photo de la tête à 360°, un scan corps et tête, la couleur des yeux, des cheveux et de la peau, un grand nombre de mesures, le moulage des mains… En somme, le plus de choses possibles pour pouvoir travailler et finaliser le corps avant moulage.

Les deux mois suivants je les passe à modeler la tête. Une fois que la première version du modelage est finie, un deuxième rendez-vous est organisé pour montrer à la personnalité son visage modelé et faire des ajustements pour être au plus proche possible de la réalité.

À ce stade, la sculpture est-elle est finie ?

Stéphane : Non, ce n’est que la première étape. Après le modelage arrive le moulage silicone. Avec ce moule, nous obtiendrons une épreuve en cire très fidèle au modelage.

Il ne me restera plus qu’à mettre les yeux et les dents, si bien sûr elles sont visibles, puis de faire intervenir l’implanteuse (poils et cheveux), la maquilleuse et la costumière.

Qu’en est-il du reste du corps ?

Stéphane : Vu que le corps est couvert par les vêtements, il est en général moins travaillé en détail, ce sont les proportions et la pose qui comptent. Il est simplement réalisé en résine car cela permet d’avoir des statues plus résistantes et légères, seule la tête est en cire.

À ce stade, votre travail est terminé ?

Stéphane : Principalement, mais je reste présent pour faire le suivi du personnage car je le connais presque par cœur après deux mois de travail.

Quels sont vos futurs projets ?

Stéphane : On vient de me confier la création d’une humoriste et peut-être après d’un grand footballeur mais je ne peux pas en parler, c’est encore confidentiel !

Vous pouvez retrouvez la totalité des créations de Stéphane BARRET sur son site : www.stephanebarret.com

Sur les réseaux sociaux également : @stephanebarretsculpteur

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